Minutes

Nuron

Score: 5
/
Played: 6

Album:

Nuron + Fugue 1993-1996

Genres:

Abstract
Ambient
Downtempo
Idm
Techno

Moods:

Languages:

Featured by:

Beøs

Wiki:

Lyrics:

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[Couplet 1] L’œil fixé à l'absence évidente de montre à mon poignet Je laisse passer quelques vies d'ici le bus de la demie À moitié joie, à moitié rien mais, puisque règne l'agonie Je règle l'addition, os broyés et voix au lait caillé Le Diable tenant l'arme encore fumante levée sur le Monde Fredonne un succès populaire tournant sur une radio de merde Élève une chope à moitié bue d'un beau liquide teinté de vert Le reste, c'est l'imaginaire brouillé étendu sur le monde Les mythes fraudent aux portillons, ils sont un vague espoir Mille fois préférable à leur nihilisme de pauvres bougres Penses-y, le chant des turpitudes s'affale au fond du bouge La vie dans les iris, je fais le mort que les salauds laissent choir J'ai traîné le nuit dernière avec Nick Cave et quelques mauvaises graines Café brûlant dans la gorge, barre en métal à l'âme Dépouillé de terreur au moins pour deux/trois heures au calme J'entrevois les entrelacs subtils de grâce qu'ils ont maintenus blêmes [Couplet 2] Pugilat général d'ici la fin, budget hollywoodien Les seuls effets spéciaux que je maîtrise sont des figures de style Ne payerai pas ma place, la prendrai et, si j'oscille Me plongerai dans un désert bien plus réel que le saoudien Qu'est-ce que nous cherchons ? C'que nous trouvons est-il un songe ? Nous noyons-nous dans la folie ? La bouée est-elle piégée ? Chaque radeau est à construire, sommes-nous des cités assiégées ? Des quatrains sur des ratures, des ratures sur des mensonges Toutes ces idées nous ont brisées Foules aveugles dans un colimaçon Avec chacun son avis mais nulle part un équilibre Alors, oui, nous progressons tel l'unijambiste ivre Et cette fierté sur le front, c'est nos erreurs que nous traçons La météo n'annonce rien du côté de nos déluges Intérieures sont nos chutes, mais nos chutes nous laissent de marbre J'n'ai plus vraiment de statut, comme les fruits qui naissent de l'arbre N'ont pas de carte d'électeur puisque aucun des leurs ne gruge L'hystérie viendra gonfler les bourses des prophètes La seule révélation, c'est celle qu'on trahit nos futurs Logique que les gosses veuillent recouvrir leurs plaies de haute couture Et rien n'les arrêtera, ni vos lois ni vos trophées L'oiseau trimbale sa propre histoire, la mienne mérite-t-elle mieux ? Elle se perd dans des bouquins et dans des idées sur la mort Derrière chaque nativité, la date d'expiration s'amorce Mon requiem, je l'écrirai, mais sûrement pas dans un tel lieu Face à la ville, je dépéris ; entouré de montagnes, renais L’océan m'offre des armes plus puissantes que l'hydrogène Perdre nos années car la routine resserre nos chaînes Les décisions se figent et l'eau stagnante prend le relais Échappée possible dans une possible échappée Atrophiés, nos sens s'adoucissent et puis se taisent Sculptés dans la glaise du confort et de la graisse Les excréments du Leviathan retombés sur nos crânes scalpés Je m'demande pourquoi j'écris, puis me réponds de la fermer Ne me vexe pas pour si peu, il faut savoir prendre sur soi Ainsi la fourmi et les Dieux, ainsi le tueur en sursis Remarquez que c'est toujours dans la paix que la guerre naît Interné dans leur foutue liberté de portes ouvertes Je glisse leurs cachetons sous ma langue et les recrache dès qu'ils s'éloignent Tous pris dans le capitonnage, seulement combien témoignent ? Pendant qu'nous crevons en silence, de sang, nos vies en sont couvertes D'amour aussi et j'imagine que ça fait marrer les démons Le droit chemin est montagneux, il a ses risques et ses lacets Il pourra bien se pendre avec, enterrement au rabais Tout est marché potentiel, des pierres tombales ont des néons J'envisage de défigurer mon art Pour qu'il voyage anonymement, je connais quelques bons faussaires Qui se chargeront du passeport, de la photo et du glossaire Pour mieux bourlinguer, mon frère, je me déleste de mon arme Dans mes découvertes, je me perds Dans mes pertes, je me découvre, j'entends le chuchotement des rois La bande magnétique crachant "Bismillah Khan" dans mon effroi Se transforme en évidence sur des chemins sans repère Sans métro ni politique, sans façade, noirci de grâce Sans ego cherchant à écraser le reste sous son poids L'autre est l'autre et un peu moi, donc il partage mon repas Et un verre de cet alcool, j'ai un excellent Single Cask Dans le caisson d'un bus de nuit, la ville me paraît un cosmos Entre les phalanges d'un géant, les nations ne sont qu'osselets Frère, nous sommes si peu, être certain, comment j'oserais ? L'épaisseur d'une feuille de cigarette entre chaos et osmose Ils vivent en achromate, sans nuance ni couleur La colère régit leurs nerfs telle une soliste intérieure Sur un îlot solitaire, sans répondeur ni bulle d'air Je suis en quête de quiétude, loin des obsessions pécuniaires Je jette mon fils en l'air, le rattrape et il se marre Dire qu'il perdra cette confiance, pris dans un monde de confusions J'aimerais lui offrir les outils, eux n'ont qu'la bombe et la fusion Alors j'lui chantonne mon amour, à cette heure où l'jour se barre Chacun lutte à son échelle, certaines n'ont plus beaucoup d'barreaux Sinon fermant des cellules, où le Temps termine le travail Chacun ses matons autant de formes que de cravaches Ils veulent redresser les Hommes, ne font que serrer le garrot Dans nos tragédies modernes, le chœur ne la ramène pas Les héros ont des smartphones, des Stan Smith, des vies clinquantes Le seul grec qu'ils connaissent fait le menu à sept cinquante Tout l'monde s'fout d's'émanciper, chacun son paradis bourgeois L'heure viendra où les minutes n'auront plus une seconde à elles Et le trou noir qui nous attire ne serait qu'une mauvaise blague du Temps Est-il préférable, mon pote, d'échouer en luttant Que de gagner cette fausse partie dans un néant mutuel ? Je vois mes congénères déçus, s'aimer puis se haïr plus fort Quelle différence entre les deux ? Les sentiments se disséminent Être vainqueur selon les règles serait de corrompre ses lignes Il y a mieux qu'vos lois, c'est de n'rien accepter du sort Fabriquer ses composants : aucun tutoriel sur YouTube La victoire sur soi est plus complexe que la poudre Que la lame et que la foudre, que la chatte et que le foutre Le mode d'emploi qu'ils vous vendent, c'est la liberté qui vous dupe Elles sont belles, ces vitrines, ces corps de femmes et ces billets Cerveaux estampillés, valides par d'autres cerveaux cyniques Qui ont maquillé le gouffre entre rampant et zénith Nous vivons dans leurs maquettes depuis nos fondations pillées Je suis les traces qui s'offrent à moi, choisis le trottoir ombragé Cet anonymat, j'y tiens, j'les laisse prendre les coups d'soleil Ils aiment les projecteurs, moi la nuit, donc je manque de sommeil Ferais des rêves plus tard, quelque part dans une rame encrassée Juste une seconde prise dans un millénaire Ça suffira pour que la grâce des choses m'élève et me bâtisse Ni mieux ni pire, ces questions n'sont qu'abysses Et, sur un blues kabyle, face à leur matière, je choisirai l'éther Merde, je m'éternise, moi qui voulais faire concis Je m'emporte dans le lyrisme, c'est con mais bénéfique Depuis un café à l'aurore, dans un bar de nuit périphérique Le résultat est le même, je demeure sur la branche qu'on scie Enfoncé dans l'ivresse, je me décante apaisé aussi Entre Haydn et Bone Thugs, Sun Ra et Frédo Dard Rien à cirer qu'ils comprennent, pour l'unité, il est trop tard Contrairement à la structure de ce texte, il n'y'aura pas d'baiser Rideau sur la scène, quelques noms au générique Pour une vie, ça suffit bien, puisque la foule avale nos êtres Les recrache en bouillie historique dans des programmes au mètre Qu'ils gavent à l'entonnoir dans des lignées génétiques Garde dans ton giron l'or précieux de l'amitié Aucune histoire de kilomètre, même si l'oubli est un coma Nos morceaux d'vie communs, voici la seule richesse qu'on ait Prendre exemple sur Démocrite, tout n'est plus qu'hilarité Et je re-songe à ces immeubles aux terrains goudronnés d'antan Les étés en plein cagnard bouffant des trottoirs san-priods Les boissons fraîches et les délires dans des descentes à vélo Putain, on a vieilli, maintenant on élève des enfants Voici la plaie des décennies, je crois qu'je suis né nostalgique Du coup, ma quête n'a pas d'avenir mais le présent m’apparaît clair Je fais la part des choses, paix durable et guerre éclair Chacun ses illusions, chacun ses miracles antalgiques Un banc d'oiseaux dessine une pluie de grêle, je note la rime au vol La reproduis à cette occas', vous l'entendrez dans quelques mois Où en serai-je alors ? Aurai-je déniché quelques voix ? Serai-je en vie ? Serai-je envieux ? Aurai-je la corde serrée au col ? Parcours l'horizon en terrasse Cette bière est dégueulasse, ne m'offre même pas l'Arcadie Pas même une ébauche d'utopie, eux règnent sur leur caddie Du coup, j'augmente les doses, chaque jour, élèverai l'ampérage Acharnons-nous encore, mes frères, la vie est résistante Pendant qu'les idiots collaborent, faut bien que l'actionnaire t'encule Te fourgue son soda de merde, ses chaussures à virgule La servitude en tant qu'modèle de vie n'est même plus hésitante Ne t'attends pas à trouver quelques réponses dans ces lignes Et c'est là qu'ça devient fort, je creuse de plus en plus profond Le tamis ne dévoile rien, j'dois être aveugle et trop con Dans un sens, c'est préférable, comme ne pas débattre sur Céline J'ai bien mon idée sur la croix Le Christ aurait regardé ailleurs s'il avait prévu la bombe H Plus de trous dans la planète que dans un festival bondage Le forage se poursuivra vu que la demande s’accroît Estivale attente, la Grande Motte en guise de Subutex J'remplis des plages, ouais, nos points communs s'arrêtent ici Poèmes et vinyles, du coup, mon art se pétrifie Condamne mes idées noires dans le carcan de la presse Je sens venir l’épuisement du flux de création Les vertèbres écrasées, j'en fais un vibraphone vivant Frappe chaque lamelle, hurlant mon gospel en riant Les divisions se multiplient, voici leurs seules opérations Plus je creuse et plus le tas sur le côté me fait de l'ombre Faut croire qu'le type qui a fait l'Everest était coriace Qu'y a-t-il trouvé ? A-t-Il laissé son corps las ? Car l'épuisement dans un but se propage, léger comme l'onde Je lis l'avenir dans mon café froid Mes oracles sont des hymnes carnatiques sous Moroder Incantations entre Machaut et Midnight Marauders M'imprègne du chant des morts, vibration dans mon beffroi Usé par les vents, porteur de hurlements sinistres Mais aussi de cris de joie, chaleur des chansons de l'enfance Les temps changent, et chacun d'eux produira son engeance Les gosses grandissent et, un matin, ils pendront des ministres Si j'excelle dans la noirceur, ce n'est que pour m'en délivrer Ainsi que de vous, ne l'prenez pas pour de l'ingratitude Juste le goût de vivre sous de nouvelles latitudes Car ma propre platitude, j'en ai rempli des livrets Délibérément sans ambition, sinon celle de créer Je ne serai jamais à la mode, comme la Suze et l'altruisme Comme un blues noir des années 20 dans un bal sudiste Un poème anarchiste de Louis Calaferte ou de Ferré Ce morceau, comme le reste, s'éteindra Je n'paierai pas la facture, j'm'en fous, j'ai toujours des bougies Tel Diogène, j'ai vu un gosse boire dans ses mains et j'ai rougi De ne pas me contenter de c'que le vent met dans mes bras